Nous avons beau et bien entendu parler de la Route de la soie et de sa gloire qui s’étend sur deux mille ans d’histoire. Le mot magique nous fait penser aux chameaux, aux caravanes, aux missionnaires et aux oasis, etc., mais savez-vous qu’à part l’immense désert, la province de Xinjiang en a beaucoup plus à vous offrir?
Xinjiang couvre une superficie de 1 660 001 km², et comme étant situé à l’extrême ouest de la Chine, il partage la frontière avec 8 pays : la Mongolie, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan, le Pakistan et la partie indienne du Cachemire. La moitié de la province est occupée par le fameux désert Taklamakan, surnommé la « Mer de la mort ». Une chaîne de hautes montagnes, appelée Kunlun d’une longueur de 3 000 km trace une frontière naturelle entre la région du Tibet et celle de Xinjiang. On y retrouve la première mention de cette majestueuse cordillère de Kunlun dans le « Livre des monts et des mers », composé lors de l’époque des Royaumes combattants (IVe siècle av. J.-C.), qui la décrivait comme étant l’axe cosmique dans la mythologie chinoise. Un autre recueil intitulé « Chronique du Fils du Ciel Mu » raconte les voyages du roi Mu (1001 av. J. – C. - 947 av. J. – C.) vers le Xinjiang et qui rencontra la Reine-mère de l’Ouest résidant ainsi dans un palais de jade situé sur le Kunlun céleste. La Reine-mère de l’Ouest est considérée comme le chef des immortelles et l’une des plus importantes divinité taoïste depuis la dynastie Han (206 av. J.-C. – 220 apr. J. -C.). La relation avec le taoïsme ne s’arrête pas ici, lisez les prochains paragraphes pour découvrir le mystère d’une ville Bagua.
Avec notre nouveau forfait ‘Route de la soie, Grand tour de Xinjiang 19 jours’, nous vous invitons à suivre la pénible route d’autrefois qu’entreprirent les marchands et les missionnaires, en passant par des villes-oasis, des déserts arides, des montagnes enneigées et des prairies verdoyantes. Le tout, au témoignage des courants des civilisations anciennes. Dans ce numéro d’infolettre, jetons-nous le regard sur la ville de Yining, le chef-lieu de la préfecture d’Ili, province de Xinjiang.
Tekesi – la cité de Bagua
Finalisée en 1937, la ville de Tekesi a été construite selon la forme du Bagua comportant huit diagrammes utilisés dans la cosmologie taoïste, mais on estime sa fondation longtemps avant la société moderne. Depuis 1996, Tekesi a supprimé tous ses feux de circulation et incroyablement la cité n’a jamais connu d’embouteillage, grâce à la magie de l’I Ching. Huit rues principales rayonnent depuis le centre de Tekesi, elles sont ensuite interreliées par quatre anneaux radiaux et 64 ruelles. D’une vue d’oiseau, on peut observer la forme octogonale de Bagua, dérivé de la philosophie traditionnelle du yin-yang, qui dit « le Néant donne l’Absolu (dont le yin et le yang), l’Absolu donne quatre phénomènes et chaque phénomène engendre huit trigrammes ». Le Bagua est aussi utilisé dans la domaines du feng shui, des arts martiaux, de la navigation et de la cléromancie.
D’après les récits, Tekesi aurait été conçu par le moine taoïste, Qiu Chuji, grand disciple du fondateur de l’une des deux écoles du taoïsme, Quanzhen. En 1219, par l’invitation de Gengis Khan, il partit en expédition vers l’Ouest, lors de son trajet, il découvrit Tekesi et le considérait comme un endroit d’excellent feng shui, c’est alors que naquit la première fondation de Bagua.
Prairie de Karajun
Non loin de Tekesi, nous visitons la Prairie de Karajun d’un paysage spectaculaire où se mêlent la plaine, la forêt, les pics enneigés, et les vallées profondes. En kazakh, Karajun signifie « la crête par-dessus la crête », autre que ses scènes magnifiques, la prairie possède aussi une importance culturelle et historique. Depuis le 7e siècle, des peuples nomades et semi-nomades des Kazakhs, des Mongoles, des Han, des Ouzbeks, des Hui, etc. ont vécu dans cette prairie fertile. Les visiteurs peuvent profiter d’une vue imprenable sur les horizons lointains et observer des troupeaux de moutons paisibles et insouciants. Une place idéale pour savourer la nature, le vent, le soleil, et pour oublier l’agitation urbaine.
Lac Sayram – plus grand lac alpin de Xinjiang
Pas loin de la ville de Yining, se dresse le paradisiaque Lac Sayram. En kazakh, Sayram veut dire ‘bénédiction’, il est le plus grand lac alpin de Xinjiang, couvrant une superficie de 458 km² avec une altitude de 2070 m. Savez-vous que derrière ce magnifique bleu clair, se cache une légende émouvante? Les habitants locaux disent que l’eau du Lac provenait des larmes d’un jeune couple kazakhs. Un jour, le diable cruel enleva la fille pour sa beauté, elle tenta de fuir, mais sans résultat. Elle fut forcée de sauter dans l’abysse et ainsi fit son amoureux pour se réunir entre eux. Les larmes coulées remplissaient alors l’abysse et formaient ainsi le Lac Sayram. En effet, l’eau provient de l’Océan Atlantique, qui touche les Monts Tian Shan en Asie centrale. Rendue à Xinjiang, la teneur en vapeur d’eau est déjà très faible, mais en raison de l’élévation des Tian Shan (Monts du ciel), la vapeur se refroidit et se condense, formant des précipitations qui se jettent dans le Lac Sayram. C’est aussi pourquoi, la population locale l’appelle ‘la dernière larme de l’Océan Atlantique’.
On dit ‘qui ne vient pas à Xinjiang ne connait pas la véritable Chine, qui ne vient pas à Ili, ne connait pas la vraie splendeur de Xinjiang’. Le Lac Sayram est sans doute l’un des plus merveilleux joyaux d’Ili.
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